Excursion 2014: sur les traces de Goethe
Entre le 12 septembre 1779 et le 13 janvier 1780, Johann Wolfgang Goethe fait son deuxième voyage en Suisse. Il est un auteur déjà célèbre, ayant écrit Werther cinq ans plus tôt. Contrairement à son premier voyage en Suisse, qui était un voyage de jeunesse où l’émotion était première, le voyage de 1779 est celui d’un homme plus mature : il a 30 ans et est responsable du jeune duc de Weimar, âgé de 22 ans. Ils voyagent incognito, à pied et à cheval, et visitent plusieurs des hauts-lieux du voyage en Suisse et dans les Alpes à la fin du XVIIIe siècle : le Jura (entre Bâle et Bienne), l’Oberland bernois, la rive nord du Léman, la mer de Glace à Chamonix, le Valais, la Furka et le Gothard avant de rentrer par Lucerne et Zurich. C’est le 25 octobre qu’ils montent à la dent de Vaulion. En cette journée d’arrière-automne, il y a du stratus, même s’ils sont au soleil à partir du Pont. Une situation des plus intéressantes pour un voyageur attiré par les paysages et les effets de la lumière.
« Peu à peu nous avons dominé toute la vallée ; nous pouvions reconnaître dans le lointain le lac des Rousses, et, de là jusqu’à nos pieds le pays par lequel nous étions venus et le chemin qu’il nous restait à faire. En montant, nous parlâmes de ces vastes contrées et des Etats qu’on pouvait distinguer de ces hauts lieux, et, occupés à ces pensées, nous arrivâmes au sommet. Mais un autre spectacle nous était préparé. Les hautes chaînes de montagnes étaient seules visibles sous un ciel pur et serein ; toutes les contrées inférieures étaient couvertes d’une mer de vapeurs blanches, qui s’étendait depuis Genève jusqu’au nord à l’horizon et brillait au soleil. De cette mer s’élevait à l’orient, nettement dessinée, toute la chaîne des montagnes blanches et des glaciers, sans distinction du nom des peuples et des princes qui croient les posséder. […] Quelques heures d’attente – le nuage se dissipant d’habitude vers ce temps-là – nous auraient permis de découvrir le bas pays et le lac [Léman]. Mais, pour que la jouissance fût parfaite, il nous fallait bien avoir encore quelque chose à désirer… » Johann Wolfgang Goethe, Goethe en Suisse et dans les Alpes. Voyages de 1775, 1779 et 1797, Christine Chiadò Rana éd., Genève, Georg, 2003, p. 57.
Le panorama de la Dent de Vaulion, comme ceux qu’offrent d’autres balcons du Jura, ont été admirés et décrits par plusieurs auteurs importants du voyage alpin, comme Jean-André Deluc (au-dessus de Neuchâtel) ou Horace-Bénédict de Saussure (la Dôle), Lamartine (la vue des Alpes et la Chaux-de-fonds), tandis qu’André Gide à La Brévine présente un contrexemple.
Programme:
Matin: montée à la Dent de Vaulion à pied (1h45, 480 m. de dénivelé)
Repas en commun à la Buvette de Vaulion.
Après-midi: retour au Pont à pied, puis transport en voiture à Romainmôtier pour un goûter littéraire en compagnie d’autres écrivains voyageurs à la Maison du Prieur.
Date de la sortie: samedi 23 août 2014. Délai d’inscription pour les membres de l’ACVS jusqu’au 18 août.