Exposition « Mélancolie des pierres » à la Fondation Pierre Arnaud, avec conférence de Claude Reichler, 24 mars 2016
Conférence de Claude Reichler, « Le voyageur romantique et le paysage des pierres »
Jeudi 24 mars 2016, 19h00
Lens (Valais), Fondation Pierre Arnaud, dans le cadre de l’exposition « Romantisme. Mélancolie des pierres »
Le voyageur romantique investit les lieux qu’il visite et les espaces qu’il traverse d’un pouvoir de révélation. Le désert, la mer, le lac, la montagne … sont vécus comme autant de figures de ses émotions, comme si le monde lui offrait de successives révélations de son être. Je voudrais montrer cette relation intime entre le monde et le moi en commentant une série d’images de franchissement de gorges où, suivant une rivière enfoncée dans le creux profond des roches, le voyageur vit le paysage des pierres comme une épreuve, une menace, un refuge, une délivrance. La pierre et la mélancolie composent la tonalité de fond de ces images.
La documentation provient d’illustrations de voyages en Suisse, dessinés et gravés par des artistes de grand talent.
Mélancolie des pierres
19 décembre 2015 – 17 avril 2016
La vague romantique déferle sur l’Europe dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. Venue d’Allemagne et d’Angleterre, elle bouleverse fondamentalement les conceptions artistiques, tant littéraires que musicales et picturales. Aux canons classiques, le romantisme oppose la liberté individuelle de l’artiste. A la primauté de la raison, il substitue l’expression des passions et des sentiments. Cette nouvelle approche s’accompagne d’une conscience aigüe de la destinée humaine et de la condition éphémère de toute chose, y compris la nature dans ce qu’elle a de plus indestructible de prime abord : la pierre. Hommes et pierres sont ainsi liés par un même destin, celui qui conduit à la ruine et ramène tout à la poussière. L’exposition de la Fondation Pierre Arnaud met en scène ce double drame, en deux actes. L’histoire s’ouvre sur les cimes rocheuses et les flèches des cathédrales. L’homme y apparaît sous les traits du héros. Il gravit les sommets, domine la nature et élève des monuments spectaculaires. La seconde partie raconte la lente mais inéluctable dégradation : montagnes érodées par les intempéries, bâtiments tombés en ruines. Première victime de l’œuvre du temps, l’homme, héros déchu, repose désormais sous une pierre devenue sa tombe. Autour de cette thématique originale et inédite, l’exposition rassemble des œuvres de grands artistes romantiques européens: Alexandre Calame, Carl Gustav Carus, François Diday, Gustave Doré, Johann Heinrich Füssli, Théodore Géricault, Francisco Goya, Victor Hugo, Philips James Loutherbourg, John Ruskin, Caspar Wolf,…