Sommaire

Recherches et Travaux : Jean-André Deluc
René Sigrist, « M. Hübner, Jean-André Deluc (1727-1817). Protestantische Kultur und moderne Naturforschung, 2010 », p. 7-11.
René Sigrist, « J. L. Heilbron & R. Sigrist (éd.), Jean-André Deluc. Historian of Earth and Man, 2011 », p. 11-14.
Jean-Daniel Candaux, « Jean-André Deluc, mai 1782 : cinq semaines d’exploration géologique dans le Jura neuchâtelois », p. 15-21.
Claude Reichler, « Jean-André Deluc : une théorie du paysage à la fin du XVIIIe siècle, entre science et sensibilité », p. 22-25.

Guides pour une histoire
Ariane Devanthéry, « La vallée de Chamonix », p. 27-28.

Comptes rendus
Aurélie Luther, « E. Bourbon, Le voyage et la découverte des Alpes. Histoire de la construction d’un savoir (1492-1713), 2011 », p. 29-31.
Ariane Devanthéry, « Lettres d’un voyageur en France, en Allemagne et en Suisse (1789-1790). Nikolaï Karamzine », p. 31-34.
Marie-Jeanne Heger-Etienvre, « M.-J. Heger-Etienvre & G. Poisson, Entre rejet et attraction : deux siècles de contacts franco-suisses (XVIIIe-XIXe s.), 2011 », p. 34-36.

Clin d’oeil
Adrien Guignard, « Silence éloquent d’un acrostiche », p. 37-38.

Vie de l’association
Sortie annuelle 2011 : La route des diligences / Retour sur l’édition de Lausanne Estivale 2011 / Lausanne Estivale 2012 / Liste des membres / PV de l’Assemblée générale  2011.

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Editorial

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Cette année, le bulletin de l’Association culturelle pour le voyage en Suisse est consacré à un Genevois bien connu. Il a vécu au XVIIIe siècle, a un prénom double et un père horloger. Plusieurs maisons d’édition l’ont récemment (re)mis à l’honneur. Il est philosophe, et 2012 est l’anniversaire de l’une de ses publications majeures. C’est un esprit curieux qui s’est intéressé aux montagnes suisses, notamment aux Alpes, et tout spécialement aux propriétés de l’air d’altitude. Il a parcouru l’Europe pour recueillir toutes sortes d’observations scientifiques avant de les mettre par écrit et de les publier. Il a aussi réfléchi aux rapports entre science et religion. Il portait perruque, jaquette et bas blancs.

Vous avez dit Rousseau ? Et bien non… Le héros de la partie « Recherches et travaux » de ce bulletin est Jean-André Deluc. Quatre études vous parleront de lui, de sa personne et de ses centres d’intérêt.

Car – on ne peut faire durer l’illusion plus longtemps – Deluc n’est pas Rousseau. De nombreuses différences les séparent en effet. Deluc est d’abord plus jeune que Rousseau de quinze ans et il n’était à pas à proprement parler son ami. Mais ils se connaissaient très certainement, puisque le père de Jean-André, François Deluc, était, lui, ami avec Jean-Jacques. Si la philosophie les rapprochait (mais quel esprit un peu éclairé n’était pas « philosophe » au XVIIIe siècle ?), Jean-André était plus proche de la physique et de la géologie que de la botanique, des mouvements de l’âme et de l’introspection. Si Rousseau s’est étonné dans la Nouvelle Héloïse que l’on ne profite pas du bon air des Alpes pour lutter contre toutes sortes d’excès, de passions ou de « maladie de vapeurs », Deluc, lui, s’est attelé à l’étude des phénomènes atmosphériques avec différents appareils à la pointe de la modernité comme les baromètres, thermomètres et hygromètres. Plus technique que Jean-Jacques, il les a même perfectionnés. Si Rousseau, enfin, a été un promeneur solitaire et un rêveur de montagne à vaches, Jean-André, plus « sportif », était plutôt du côté des précurseurs de l’alpinisme. Son attrait pour le mont Buet (en Haute-Savoie), en a d’ailleurs fait, à une époque, un concurrent de Horace-Bénédict de Saussure. Autre différence : Deluc n’a pas été banni de Genève, mais est devenu membre de son Grand Conseil. Sur le plan des idées politiques et religieuses enfin, il était plus conservateur (parfois même un peu rétrograde) que réformateur. Tous deux sont morts loin de Genève, Rousseau à Ermenonville (France), Deluc à Windsor (Angleterre). Si l’on vous entretient aujourd’hui de Deluc, ce n’est pas pour snober ou dénigrer Rousseau. Il reste un Grand parmi les Grands. Mais, la rousseaumanie généralisée de son tricentenaire nous a donné envie de déporter un peu notre regard. Et… Deluc n’est pas un mauvais sujet, loin de là !

Le reste de notre bulletin est peut-être moins polémique : on y trouve les comptes rendus de plusieurs parutions récentes consacrées à la littérature de voyage en Suisse, le fameux « clin d’oeil » d’Adrien Guignard, la suite du passionnant récit de la vie de notre association, ainsi que la présentation des visites culturelles qui seront données cet été à Lausanne.

2012 inaugure également une nouvelle rubrique au sein de notre bulletin : « Guides pour une histoire ». Ariane Devanthéry nous invite à lire des extraits d’anciens guides autour d’un thème choisi. La vallée de Chamonix ouvre cette première.
Merci de nous lire et de continuer à nous soutenir !

La Rédaction